Société
Désinformation : La HAC suspend LCI et TF1 !
La Haute Autorité de la Communication (HAC) a décidé, lors d’une délibération tenue le 12 novembre, de retirer les chaînes françaises LCI et TF1 de l’ensemble des bouquets audiovisuels opérant au Mali. Cette mesure, exécutoire dès sa notification, fait suite à la diffusion d’une séquence jugée alarmiste, inexacte et contraire aux règles essentielles du journalisme.
Selon la HAC, l’émission mise en cause, un extrait du “Grand Dossier” diffusé le 9 novembre 2025 sur LCI et repris le lendemain par TF1, présentait un contenu annonçant l’effondrement imminent de l’État malien, évoquant des villes “totalement sous blocus” ou encore une prétendue avancée djihadiste “aux portes de Bamako”.
Pour l’Autorité, ces affirmations relèvent de fausses informations et constituent une violation flagrante du Code de déontologie du journaliste au Mali, qui exige la vérification des faits, la prudence dans l’expression et l’obligation de rectifier toute inexactitude.
La HAC rappelle que LCI avait déjà été sanctionnée en août 2024 pour des faits similaires, ce qui a pesé « comme circonstance aggravante » dans la nouvelle décision.
L’organe de régulation estime que les deux chaînes ont diffusé des séquences non vérifiées, reposant sur des propos “trompeurs, sensationnalistes et susceptibles de provoquer la panique”, portant ainsi atteinte à la cohésion nationale, à l’ordre public et à l’unité du pays.
En se fondant sur plusieurs textes majeurs notamment la loi de 2012 sur la communication audiovisuelle, le décret de 2016 sur les entreprises de diffusion, mais aussi les dispositions relatives à la diffamation, à la préservation de l’ordre public et à l’intégrité territoriale, la HAC ordonne :
• Le retrait immédiat de LCI et TF1 de tous les bouquets audiovisuels au Mali, jusqu’à nouvel ordre ;
• L’obligation pour les distributeurs de suspendre la diffusion sans délai, conformément au décret de 2016.
Une circulaire adressée aux distributeurs insiste sur la nécessité d’exécuter cette décision “dès réception”, sous peine de sanctions supplémentaires.
Par cette décision, la HAC envoie un signal fort contre la désinformation et la dramatisation médiatique concernant le Mali.
Bamako prévient qu’il ne tolérera plus les narratifs sensationnalistes qui, sous couvert d’analyse, alimentent la peur, fragilisent les institutions et présentent le pays sous un prisme anxiogène sans fondement vérifiable.
Cet épisode relance le débat au Mali comme ailleurs sur la manière dont certains médias internationaux couvrent les réalités africaines, souvent au prisme du spectaculaire ou du catastrophisme.
Pour les autorités maliennes, il ne s’agit pas de censurer, mais d’exiger un journalisme responsable, conforme aux standards professionnels universels.
En attendant, LCI et TF1 demeurent indisponibles dans l’ensemble des bouquets audiovisuels maliens, jusqu’à ce qu’une éventuelle réévaluation de la HAC intervienne.
