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Economie

Contrat-Plan/Etat-Office du Niger : Bilan, ajustements et perspectives 2025-2029

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Initialement prévu pour s’achever en 2023, le Contrat-Plan liant l’État, l’Office du Niger et les Exploitants Agricoles n’a pu atteindre son terme dans les délais impartis, en raison de multiples facteurs exogènes. Sa prorogation a nécessité la signature d’un avenant, justifiant ainsi la tenue de la 10e session du Comité de Suivi, organisée le jeudi 24 juillet 2025 à Bamako.


La rencontre s’est déroulée dans la salle de réunion de la Direction des Finances et du Matériel du Ministère de l’Agriculture, sous la présidence de Modibo MAÏGA, Conseiller au Ministère de l’Économie et des Finances et Président du Comité de Suivi du Contrat-Plan.

Dans son allocution introductive, le Président Directeur Général de l’Office du Niger, Badara Aliou TRAORÉ, a rappelé les avancées et contraintes ayant jalonné l’exécution du Contrat-Plan 2019-2023, tout en évoquant la procédure d’évaluation finale et l’élaboration du nouveau Contrat-Plan 2024-2028, initiée depuis juin 2023. Malgré plusieurs appels à manifestation d’intérêt infructueux, un consultant a finalement été retenu en décembre 2023, bien que les retards accumulés aient compromis une mise en œuvre immédiate du nouveau plan.
Afin d’assurer la continuité des activités et le financement pour l’année 2024, un avenant a été adopté, prolongeant la validité du Contrat-Plan initial.


Un bilan en demi-teinte, mais porteur d’enseignements


Selon les résultats de l’évaluation confiée au cabinet SEC-DIARRA/AGORA CONSULTING, sur les 66 engagements initiaux, seuls 26 ont été entièrement réalisés, 26 partiellement atteints, et 14 non exécutés. Les causes évoquées incluent un contexte sécuritaire et sociopolitique tendu, des contraintes financières récurrentes, ainsi que des difficultés liées à la maintenance du réseau hydraulique.


Concernant les performances agricoles, l’objectif de production de riz paddy était fixé à 1 028 324 tonnes fin 2023, contre une réalisation moyenne de 811 947 tonnes, soit un taux d’exécution de 79 %.


Sur le plan financier, l’État avait prévu une mobilisation de 31 milliards de FCFA, mais seuls 20,88 milliards ont effectivement été mandatés, soit un taux de réalisation de 67,36 %. L’insuffisance des dotations budgétaires a ainsi limité les efforts d’aménagement et de réhabilitation. À titre illustratif, sur 10 467 hectares projetés pour de nouveaux aménagements, seuls 4 717 hectares ont été réalisés (22,26 %). La réhabilitation, quant à elle, n’a couvert que 3 585 hectares sur les 13 746 prévus (16,53 %).


Malgré ce tableau contrasté, certains indicateurs techniques présentent des signes encourageants. La gestion de l’eau a été jugée satisfaisante, avec une baisse de 1,13 % de la consommation d’eau à l’hectare. En matière de gestion foncière, 441 347 hectares de terres en friches ont été immatriculés (28 % de l’objectif) et 16 869 hectares de terres aménagées ont été cadastrés (32 %).


Un nouveau contrat tourné vers l’émergence et la durabilité


Le projet de Contrat-Plan 2025-2029, en cours de finalisation, s’aligne sur les nouvelles orientations stratégiques du pays, notamment le cadre de développement « Mali kura ɲɛtaasira ka bɛn san 2063 ma » et la Stratégie Nationale pour l’Émergence et le Développement Durable (2024-2033). L’objectif est clair : renforcer la résilience des zones de production agricole et améliorer durablement les conditions des producteurs.


À ce titre, le PDG de l’Office du Niger a partagé les perspectives de la campagne agricole 2025-2026. Il est prévu d’emblaver 142 276 hectares en riziculture pour une production de 917 027,60 tonnes de riz paddy, avec un rendement attendu de 6,45 tonnes à l’hectare. Le programme de diversification prévoit également 23 309 hectares destinés au maraîchage pour une production estimée à 392 908 tonnes.


Au 10 juillet 2025, 46 426 hectares avaient déjà été mis en valeur, soit 35,62 % de l’objectif hivernal fixé à 130 333 hectares. Sur le plan budgétaire, la redevance-eau de la contre-saison 2023-2024 et de la saison 2024-2025 a généré 6,39 milliards de FCFA, avec un taux de recouvrement de 93,47 %. Quant au Compte État pour l’exercice 2024, 993,5 millions de FCFA ont été décaissés sur les 2,49 milliards mandatés.


Une dynamique à renforcer pour relever les défis


Dans ses remarques conclusives, Badara Aliou TRAORÉ a réaffirmé l’engagement de l’Office du Niger à intensifier ses efforts malgré les contraintes, dans une perspective de souveraineté alimentaire et de prospérité partagée. Il a souligné l’importance d’une synergie accrue entre l’État et les exploitants agricoles pour relever les défis du nouveau Contrat-Plan.


Il a également insisté sur la nécessité de renforcer la sécurité dans la zone Office du Niger, régulièrement confrontée à des attaques d’éléments terroristes, afin de garantir un climat propice aux investissements et à la performance agricole.

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